Qu’est-ce que la Coopérance? Un terme autre pour dire la même chose que la coopération? L’entreprise a-t-elle besoin de néologisme dans un univers déjà inondé de mots nouveaux? Quelle réalité derrière ce terme de Coopérance? Encore un concept de formation au management qui s’ajoute à ceux déjà en vogue?
Rien de tout cela! Il s’agit de donner de l’efficacité à l’entreprise dans son activité quotidienne en misant sur l’humain. Qui crée la valeur dans l’entreprise ou l’organisation? Les collaborateurs! Bien sûr, il y a le capital financier, le capital technique, la position sur le marché pour générer du chiffre d’affaires et de la rentabilité. Quel chef d’entreprise ou patron peut-il se prévaloir que le 100% de ses employés a une productivité de 100% de leurs capacités? L’entreprise est exposée à un monde concurrentiel et ouvert. Cet environnement est hostile. Il faut rester en alerte, être flexible et réactif pour ajuster sa production, ses offres commerciales et ses prestations… Quid de l’interne? La collaboration et la communication sont-elles de nature à favoriser cette veille, cette réactivité et ces ajustements au sein de l’entreprise face à son environnement immédiat? Combien de batailles sont livrées en interne, dans le projet X ou la nomination d’untel… La liste pourrait être longue des motifs de luttes. Chaque action de l’employé est réfléchie et bâtie sur la base des représentations de ce dernier et de l’image que renvoie l’entreprise. Nous mettons un degré de complexité supplémentaire par les relations qui s’établissent entre les salariés dans le travail. Alors, un patron peut-il se targuer que le 100% de ces employés soit au top de leur productivité?
L’entreprise face à un milieu de concurrence et de mondialisation est traversée par des forces individuelles ou collectives qui se contrarient ou qui s’affrontent, faisant perdre beaucoup de temps et d’énergie à l’organisation.
Oui, et alors, que propose la « Coopérance »? L’humain étant au cœur de l’entreprise, il s’agit de lui redonner de l’autonomie et de la reconnaissance, en s’intéressant à lui, en tant qu’individu. Recapitaliser sur l’humain. Le développement durable s’est mis en place en prônant le respect de l’environnement et de la planète. Mais pas grand-chose de fait et de développé au niveau de l’homme au travail. Ce terme de Coopérance a pour ambition de regrouper toutes les actions en entreprise qui vont dans le sens de l’humain, mais d’un point de vue pratique. La Responsabilité Sociale de l’Entreprise en est un élément, comme la gestion du personnel et l’interaction entre les collaborateurs. La RSE plante le décor et peut apparaître trop vaste ou finalement trop conceptuelle. Des avancées et des expériences intéressantes ont été faites en entreprise. Mais, là encore trop guidées et rigidifiées dans des systèmes déshumanisés (Balanced Scorecard ou Tableau de Bord Prospectif), tenant compte de l’humain, mais à travers des chiffres, des processus et des données statistiques analysées et interprétées par le management ou la direction.
La Coopérance s’intéresse au détail de la relation dans l’entreprise, de l’éthique, de la valeur et de la compétence du management. Plus simplement, la Coopérance est un postulat. La direction de l’entreprise, soucieuse de la pérennité de l’organisation ou de l’institution, décide de promouvoir la coopération dans les rapports de travail et de former le personnel dans cette idée. De rédiger une charte d’engagement et de s’inscrire dans une dynamique positive des relations au travail, tout en responsabilisant davantage les employés dans leurs activités quotidiennes. Il ne s’agit pas de faire une usine à gaz de principes mais, d’être congruent et transparent du bas de l’entreprise, jusqu’au sommet. La réussite et l’efficacité en seront le bénéfice.
Dehan Gérald
Coach et consultant.
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