Hier un participant à un de mes cours m’a lancé cette phrase simple et terrible… « Vous savez moi, je suis d’une autre génération ! »

J’ai bien aimé cette phrase qui interpelle tant tout formateur d’adulte. Slogan de résistance au changement, un cri du cœur pour dire… pour dire quoi en fait?

« Que je suis d’une génération qui a trouvé la bonne méthode et que tout va bien? »

« Que je suis d’une génération qui est incapable de se remettre en question? »

« Que je suis d’une génération parfaite? »

« Que je suis d’une génération qui n’a plus d’avenir? »

« Que je suis d’une génération de lutteurs, de contradicteurs ? »

« Que je suis d’une génération de « tonton » la routine…? »

Et si c’était mieux avant?

Il est évident qu’une génération, même si chaque individu a sa propre expérience et son propre vécu, est marquée par les valeurs sociétales de son époque. Mais sommes-nous tous condamnés à n’être que l’écho d’un tambour générationnel d’une roue du temps déroulant les décennies et les siècles?

Le débat est plus finalement une sorte de darwinisme social, même si je ne suis pas un défenseur de ce concept, mais pratique pour l’argumentation… Je préfère ne pas changer ou au contraire m’adapter. Fossilisation versus changement! L’expression consacrée pour stigmatiser les plus anciens dans l’effectif des entreprises, n’est-il pas le qualitatif de « dinosaure »?

La vraie question se résume à s’adapter au présent ou non. Il ne s’agit pas d’un problème de génération en soi X, Y, Z… mais de bien s’appuyer sur son expérience personnelle qui est utile et riche pour envisager un avenir un peu différent que le présent qui me confronte.

Par petites touches modifier mes pratiques, en somme.

Je forme des adolescents et des adultes depuis 30 années et j’adore entendre des trentenaires qui encadrent des apprentis exprimer leur étonnement sur les jeunes d’aujourd’hui… Discours que j’entendais exactement du même acabit pour ces mêmes trentenaires d’aujourd’hui.

Il ne s’agit pas d’un conflit générationnel et que les valeurs d’hier seraient tellement mieux que celles actuelles … non simplement de s’adapter à l’environnement économique et social, qui, il faut le souligner, est particulièrement instable  !

Donc pas de fatalité d’être catégorisé d’une génération passée.

Je conclurai par simplement avoir cette capacité de remise en question pour s’adapter à une situation nouvelle, sans bien sûr jeter à la poubelle, ses valeurs fondatrices et fortifiantes.

Cette phrase de Francis Blanche humoristique et pétillante résume parfaitement ce point en particulier. « Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement… »

Gérald Dehan

Coach et consultant