L’humain au centre. Belle idée, mais qui tient les rennes du pouvoir. Le salarié a un contrat de travail, perçoit un salaire en contrepartie de ses prestations de travail. Les relations de travail sont bien réglées par la loi et la pratique. Pourquoi imaginer autre chose? Je ne développerai pas ici les différentes théories du changement et leurs bénéfices. La lumière est souvent dirigée sur le salarié qui résiste à ce changement et s’accroche à ses repères, son environnement matériel, ses habitudes, ses acquis, telle l’huître sur le rocher en pleine tempête. Mais, arrêtons-nous sur le management de l’entreprise, du patron qui ne remettent pas en question leurs pratiques managériales. Le monde de l’entreprise a évolué par de multiples aspects : facteurs économiques, technologiques, internationalisation des échanges, mouvements de société… Dans ce contexte, le management a, en bon capitaine, réduit la voile, en maîtrisant ses coûts, en redéployant sa stratégie industrielle et commerciale et en ajustant la masse salariale de manière appropriée. Le problème est là! Le salarié, facteur de production a l’image depuis ses 30 dernières années d’être un problème… Image d’autant plus renforcée que le taux de chômage est demeuré trop élevé. Pas de plein emploi pour le salarié, pas de place stable en entreprise. Pourtant, qui crée la richesse et la valeur de l’entreprise? Le management, la direction sont-ils capables de réussir seuls? Un général sans troupes entrainées, aguerries, disciplinées, concentrées sur l’objectif et sur-motivées par la proximité avec ses soldats, peut-il obtenir la victoire? L’entreprise a besoin de personnes motivées, engagées, amenant du savoir-faire et bien davantage encore, comme de la créativité et des idées. Les mentalités évoluent certes mais lentement. La culture du management doit évoluer. Sortir du commandement vertical, issu de l’art militaire et du taylorisme. Dépoussiérer la relation au travail de son aspect purement contractuel et lui donner sa vraie dimension humaine et enrichissante. La mentalité des salariés a changé. Insécurisés, démobilisés, conscients et sur informés, les salariés sont à la recherche d’accomplissement professionnel. C’est cette quête, en particulier, que l’entreprise doit en toute intelligence cultiver. A plusieurs reprises les mots de culture et de mentalité ont été cités. La première étape de la coopérance est de remettre du sens dans l’entreprise ou l’institution. L’entreprise réalise-t-elle du chiffre d’affaires pour faire du chiffre d’affaires ou au contraire ce dernier est-il  fait au noms de valeurs mobilisatrices pour les équipes de travail? Le premier pas est là, l’enjeux est de taille! Insuffler du sens dans toutes les artères de l’entreprise pour redonner du souffle et de la consistance à l’engagement personnel et in fine à la rentabilité.

 

Gérald Dehan

Coach et consultant en entreprise